Charles Spearin : L'interview de WL

Fournisseurs de :indie rock, instrumental, paysages sonores magnifiquement texturés

Fichier à côté de :Faites-le dire, réfléchissez, scène sociale brisée.
Jouant: Festival d'hiver Wavelength, le 2 mars 2024 à la salle paroissiale Sainte-Anne (651, rue Dufferin).Plus d'infos ici.

Charles Spearin est un musicien canadien et membre fondateur du collectif musical Broken Social Scene basé à Toronto. L'un de ses projets notables est son album solo, The Happiness Project.,sorti en 2009. L'album explore la musicalité des modèles de discours quotidiens, avec des entretiens avec les voisins de Spearin discutant du concept de bonheur.

Wavelength a rencontré Charles pour discuter de sa performance avec Do Make Say Think au Wavelength Winter Festival de l'année dernière (2023), des chansons qui lui sont chères et de ce qu'il a prévu.pour le Wavelength Winter Festival de cette année (2024)

*Note de l’éditeur : cette interview a été éditée pour plus de clarté.

TW : Mentions de suicide

Longueur d'onde :Lors de votre dernier concert au Festival d'hiver, vous faisiez partie de Do Make Say Think et cette année, vous vous produisez en solo. Est-ce différent pour vous de jouer en groupe ou en solo ?

Charles :C'est différent, oui. Avec mes deux groupes (Broken Social Scene et Do Make Say Think), il y a un cadre bien établi pour les concerts. Nous jouons principalement des chansons de nos albums, avec une ou deux nouvelles idées de temps en temps pour garder le tout frais. Quand j'ai l'occasion de jouer en tant que moi-même, je reviens en quelque sorte à mes racines – comme si je lançais un nouveau groupe et que je pouvais suivre le fil conducteur d'une idée qui me semble la plus intéressante. J'ai quelques albums solo dont je peux m'inspirer, mais je ne me sens pas vraiment obligé de « jouer les tubes », pour ainsi dire. Surtout à Toronto et surtout à Wavelength. Toronto est vraiment mon chez-moi et le public de Wavelength est merveilleusement ouvert d'esprit et favorable aux nouvelles idées. Et parce qu'il y a tellement d'artistes brillants dans cette ville, je me sens encouragé à pousser ma créativité aussi loin que possible, à participer au plaisir de repousser les limites de l'art et tout ça. Mais à ma façon.

Longueur d'onde :En parlant de la performance de l'année dernière, avant le début d'une chanson, un homme a crié : « Tu m'as sauvé du suicide ! ». Quel effet cela fait-il d'avoir un tel impact sur la vie de vos fans ?

Charles :Ouais, c'était lourd. Même si je n'ai jamais vraiment atteint ce seuil moi-même, je comprends la qualité convalescente de la musique et je compte souvent sur les musiciens et les groupes de la ville pour me ramener des endroits sombres.

Si je reste à la maison, mon état d'esprit restera probablement le même ; si je sors, tout est possible. On dit souvent « sortez et soutenez la musique live », mais il faudrait peut-être le reformuler en « sortez et soyez soutenu par la musique live ». Il y a de l'art, une communauté, un monde tridimensionnel et stéréophonique qui veut vous voir. Les musiciens ne veulent pas de votre argent (je veux dire, si, ils en veulent, mais) ils veulent votre attention parce qu'ils ont quelque chose à vous donner qui ne peut être livré sans lui. La musique, ce ne sont pas des instruments ou des particules d'air vibrantes, la musique, c'est remarquer et écouter. La musique est une créature de conscience et d'attention vacillantes. La musique est un roitelet à couronne rubis sautant de branche en branche au soleil. La musique nous rappelle que nous sommes vivants.

La plupart des musiciens font de la musique parce que cela leur procure de la joie et ils souhaitent sincèrement que vous la ressentiez aussi. Et quand ça marche, la gratitude est omniprésente. Et je pense quemaintenantc'est plus important que jamais.

Longueur d'onde :Pouvez-vous nous parler un peu de ce que vous avez prévu pour le Festival d’hiver ?

Charles :Hmmm. Tout ce que je peux dire, c'est que j'essaie quelque chose de nouveau. Comme c'est Wavelength, et que le temps de prise est assez court, je suis quelques caprices étranges qui, je l'espère, seront vraiment cool. Mais bon, peut-être pas.

Ce qui est bien avec la musique, c’est que si elle est bonne, elle peut être incroyable, mais si elle est mauvaise, elle est inoffensive.

Je ne fais aucune promesse.

J'ai confiance.

Longueur d'onde :Vous êtes multi-instrumentiste. Pourriez-vous nous dire de quels instruments vous jouez et ce qui vous a inspiré à les jouer ?

Charles :Je ne suis pas très bon dans aucun d'entre eux, cependant ! [Charles regarde par la fenêtre pendant un long moment] Hé ! Il y a une sittelle à poitrine rousse dans ce prunier ! [il attrape rapidement ses jumelles] C'est étonnant qu'un oiseau plus petit qu'une clémentine puisse survivre à un hiver canadien, n'est-ce pas ? [Charles ouvre la fenêtre, se transforme lui-même en sittelle et s'envole, laissant une pile de vêtements froissés sur le sol et les rideaux flottant dans le vent froid]

Longueur d'onde :[se transforme également en sittelle et suit Charles dans le prunier pour continuer la conversation] Vous créez de la musique depuis les années 90. De toutes vos chansons, quelle est votre préférée et pourquoi ?

Charles :[en langage des oiseaux] « Favori » est un mot difficile à prononcer, mais certaines chansons sont très spéciales pour moi, car elles représentent une sorte de découverte. Par exemple, « The Fare To Get There », la dernière chanson du premier album éponyme de Do Make Say Think. Pour moi, cette chanson représente l'abandon de vieilles préoccupations pesantes. Elle dure 20 minutes et je joue deux notes tout du long. Il y a une honnêteté dans cette chanson que je recherche encore lorsque je me retrouve emporté par le brouhaha du monde de la musique. Elle dit : « N'en faites pas trop, profitez du voyage », la musique peut être aussi patiente et ordinaire qu'une promenade.

– interview par Tara Hejazi