Dastgâmachine (Mahmood Schricker, Caleb Klager et Jason Rule) adopte une forme psychédélique lisible et unique, intégrant les sons et les techniques de production du dub, de la techno et de la musique concrète au système Dastgâ d'arrangement de la musique classique persane. Les trois musiciens sont issus de scènes et d'univers sonores disparates : Mahmood (au setar) issu d'une formation de composition traditionnelle, fort de nombreuses années d'expérience en performance et en bandes sonores ; Caleb (à l'électronique), passé de l'étude de la composition jazz à la création d'une techno déchaînée, tout en se produisant dans des ensembles de jazz et en live à MUTEK ; et Jason (aux platines), fort de son expérience en ensembles de musique assistée par ordinateur et de plus de 15 ans de DJing radio et club dans plusieurs pays.
Ils ont peaufiné leur son grâce à leur résidence mensuelle « Infinite Jest » au Tapestry, offrant une plateforme aux musiciens alternatifs de la diaspora torontoise au cœur de l'un des derniers quartiers réfractaires à ne pas être complètement engloutis par les condos et l'architecture sans ancrage. Des concerts au Musée Aga Khan, au Revival et au TD Music Hall ont permis à un public plus formel de découvrir des œuvres expérimentales rarement entendues dans des salles de ce calibre.
Leur premier EP éponyme, composé d'extraits live de Tapestry, sortira en février 2025 sur le label de Mahmood, Link Music Lab, fondé pour explorer les croisements et les perspectives de la composition persane et occidentale. Les soirées live de Link présentent des musiciens à l'avant-garde de l'électronique, du jazz et des musiques classiques d'Iran et d'Europe, tandis que les soirées club se concentrent sur des artistes moins axés sur les algorithmes et l'air du temps, préférant une vision à long terme : des artistes emblématiques (A Guy Called Gerald, The Tiger Lillies, Rana Farhan, Vladimir Ivkovic) comme de jeunes créateurs (Elena Colombi, Korea Town Acid, Sepehr).
Dastgâmachine
