JONCRO : L'interview de WL

Fournisseur de : Des morceaux indie-punk imprévisibles qui racontent une histoire.

Fichier à côté de : Kurt Vile, Guidé par les voix.

Jouant: Série musicale mensuelle Wavelength, samedi 26 mai 2018 chez Bike Pirates. (Tous âges !)Achetez vos billets ici ! 

JONCRO est un trio noise rock/pop autoproclamé de Mississauga. Depuis 2015, leur mission est de diffuser l'évangile du noise et des grooves inédits partout où ils passent : bar, salle de concert, sous-sol, toilettes, festival ou jardin. Cassandra Popescu de Wavelength a rencontré le chanteur Daniel G. Wilson pour parler de chansons d'amour inclusives, de la scène « Sauga » et de l'obsession de Daniel pour les tartes.

Vous avez récemment sorti votre single « The Ballad of Dakota Brown », que vous avez qualifié de « chanson d'amour pansexuelle » et qui décrit « la nature aveugle de l'amour en tant qu'émotion ». Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire une chanson d'amour aussi personnelle ?

En bref, je suis une incorrigible romantique. En résumé, le genre n'a aucune importance pour moi lorsqu'il s'agit de savoir qui j'aime ou suis capable d'aimer, et je voulais écrire une chanson d'amour à laquelle je pourrais m'identifier pleinement. Rares sont les chansons interprétées d'un point de vue pansexuel. Rares sont également celles qui parlent de personnes qui ne s'identifient pas à la binarité de genre. L'amour est l'un des plus beaux sentiments au monde et je crois que tout le monde devrait pouvoir le vivre.

Trouvez-vous que c'est différent d'une manière ou d'une autre du reste de votre musique ?

Oui et non. La différence la plus frappante avec le reste de notre discographie est l'ambiance années 50. Nous n'avions jamais joué ce style instrumental auparavant, et c'est un peu original. Ceci dit, la plupart de nos fans s'attendent probablement à de l'inattendu de notre part. Nos chansons mélangent tout, de la poésie parlée au dub reggae, en passant par la power-pop, le noise-rock et le shoegaze. En tant que groupe, nous sommes fiers de pouvoir défier les conventions et les attentes sonores dès que possible. À quoi bon être un groupe « punk » si on ne peut pas expérimenter de temps en temps ? Cependant… je doute que nous sortions une ballade au piano de sitôt… et par « bientôt », j'entends quand j'apprendrai à jouer autre chose que du reggae au clavier.

Comment décririez-vous un spectacle live de JONCRO à quelqu'un qui ne vous a jamais vu auparavant ?

Un concert de JONCRO peut être décrit comme une symphonie chaotique dirigée par un Jamaïcain fou. Blague à part, je décrirais notre concert en direct comme une expérience intéressante. On ne sait jamais ce qu'on a prévu (on ne le sait même pas nous-mêmes jusqu'à ce qu'on monte sur scène haha). On essaie toujours de rendre chaque concert mémorable d'une manière ou d'une autre. Les deux seules constantes dans nos sets sont qu'il faut probablement apporter des bouchons d'oreilles et que je finis généralement torse nu à la fin du set.

Wavelength a récemment organisé une table ronde intitulée « Beyond The Core » pour discuter de la musique en dehors du centre-ville de Toronto. Étant basé à Mississauga, en quoi la scène musicale de la banlieue diffère-t-elle de celle de la ville ?

J'hésite à qualifier Sauga de banlieue, car c'est la sixième plus grande ville du Canada. On est plus peuplés que Boston… et on y trouve de sacrés bons restaurants de shawarma. La scène musicale est plutôt cool dans l'ensemble. Il y a un fort esprit communautaire et tous les groupes sont amis. La plus grande différence entre Toronto et les banlieues, outre la taille, c'est que Sauga n'a jamais vraiment eu de scène de bars alternative constante. 99,99 % des bars de la ville n'aiment pas la musique qui n'est pas interprétée par un homme blanc d'un certain âge qui reprend Eric Clapton. De ce fait, il y règne un fort esprit « DIY ». Les concerts à domicile sont monnaie courante, tout comme les spectacles occasionnels où nous louons une salle ou un espace communautaire pour une soirée. Les concerts pour tous les âges sont quasiment la norme. Si certaines villes ont des bars plus ouverts à la musique moins conventionnelle, le fort esprit communautaire et « DIY » est un facteur quasi universel. Sauf à Orangeville… Je n'ai aucune idée de ce qui se passe à Orangeville.

Que pensez-vous qu’on puisse faire pour maintenir le dynamisme des scènes musicales en dehors du noyau dur ?
Ça dépend. Chaque scène musicale est différente et a des besoins différents. Je pense que la chose la plus universelle serait d'arrêter de penser que Toronto est le seul endroit où la musique cool et innovante est présente en Ontario. On a tendance à croire que Toronto est une île isolée, entourée d'un océan de néant, mais c'est tout à fait faux. Il y a tellement de groupes cool à moins d'une heure de route qui pourraient rivaliser avec tout ce que la soi-disant « ville de la musique » a à offrir. Ce serait bien qu'ils soient davantage reconnus… Et ce serait bien aussi que les groupes non torontois aient droit à une tarte gratuite lors de leurs concerts… Je dis ça comme ça.

Enfin, la question la plus importante. Ceux qui vous connaissent et connaissent vos émissions savent qu'il y a toujours un thème autour de la tarte. Pourquoi la tarte est-elle meilleure que les autres desserts ?
La tarte est l'une des choses les plus magiques de l'univers. La tarte, c'est l'amour. La tarte, c'est la vie. C'est le parfait mélange de croquant et de moelleux. D'autres desserts n'offrent pas cet équilibre parfait de saveurs et de textures. La tarte est aussi beaucoup plus facile à transporter et peut être cuite pour obtenir des formes étonnantes. La seule chose qui s'en rapproche, c'est le gâteau noir jamaïcain… et ce n'est que de peu.