Elisapie : L'interview de WL

Fournisseur de : Chansons folkloriques, pop et classiques autochtones

Fichier à côté de : Fanny Bloom, Salomé Leclerc, Philippe Branche

Jouant: Festival d'hiver Wavelength, 3e soirée, dimanche 17 février à The Garrison. Billets disponibles.ici!

Elisapie est une auteure-compositrice-interprète, militante et cinéaste canadienne originaire du Grand Nord québécois. Après avoir remporté le prix Juno de l'enregistrement autochtone de l'année en 2005 pour le projet Taima, Elisapie est devenue, en tant qu'artiste solo, une figure importante de la musique canadienne. Qualifiant sa musique de « porte ouverte », sa transition naturelle vers la production d'œuvres en inuktitut, en anglais et en français reflète une cohabitation entre les cultures et les héritages. La musique d'Elisapie, telle qu'on l'entend sur son album de 2018.The Ballad of the Runaway Girl, combine des sons du folk américain des années 70 et de la musique folklorique autochtone avec des touches de pop. Tanya Sahni de Wavelength en a appris davantage auprès d'Elisapie elle-même avant son set au Winter Fest 2019 de Wavelength.

Je pense que les auteurs et les critiques classent parfois les artistes dans un genre précis, et j'aimerais savoir où vous vous situez. Comment décrivez-vous votre musique ?

C'est toujours difficile de décrire ma musique, c'est même impossible pour moi. Je n'aime pas catégoriser ni parler de mon style musical, car c'est un mélange de styles très variés. Ce qui m'intéresse le plus, c'est de toucher le cœur des gens et de les émouvoir avec des sons et des mots. Mais cet album…The Ballad of the Runaway Girl) vise à atteindre notre côté le plus profond, notre côté humain et notre côté spirituel. C'est ainsi que j'ai composé ces chansons.

Avoir une présence captivante sur scène est Un talent. Y a-t-il d'autres artistes ou interprètes qui vous inspirent pour vos performances live ?

.Merci 😉 Je suis en admiration devant tant d'artistes. C'est quelque chose de sacré, mais ça peut être complexe. Il faut vraiment être connecté à soi-même et ne plus avoir peur. Je pense que la scène est devenue le lieu où je peux montrer ma vulnérabilité et ma force. PJ Harvey est mon artiste préféré.

Vos chansons alternent très souvent entre l’inuktitut, le français et l’anglais. J’ai lu que la langue choisie pour une chanson dépend de son contenu ou de son genre (p. ex. l’anglais pour le folk). Était-ce une décision consciente que vous avez prise, ou une décision qui est venue naturellement au fur et à mesure que vous écriviez ?

J'écoutais beaucoup de chansons folkloriques des années 60 et 70 et je me sentais très proche d'elles, surtout des artistes autochtones. J'avais donc davantage envie de parler de notre lien avec la terre, le territoire, les cérémonies et notre perception de la mort. De notre spiritualité et de notre proximité avec la nature et les animaux, il me semblait donc pertinent de chanter souvent davantage en anglais, c'est ma référence, mais aussi davantage en inuktitut, car j'avais l'impression d'être de retour chez moi et d'avoir des choses à dire.

Votre musique reflète un mélange d'identités et de cultures, un phénomène peu fréquent dans le grand public, même si le Canada est un pays où les gens vivent entre différentes cultures. Souhaitez-vous aborder ce sujet avec votre musique ?

J'ai toujours été un mélange de styles. Je n'essaie pas, je suis simplement capable d'être partout. J'aime donc me sentir quelque part entre les choses, les gens et les lieux. C'est parfois difficile de choisir, mais j'aime ça. J'aime aussi les contrastes.

Vous avez joué dans tout le pays et découvert des scènes musicales du monde entier. Y a-t-il quelque chose qui distingue Toronto des autres villes ?

C'est une ville vraiment sympa. C'est une grande ville avec beaucoup de musiciens et d'artistes, alors c'est génial de savoir qu'on peut se démarquer ! Être entendu !

Y a-t-il une chanson qui décrit ce que vous ressentez en 2019 jusqu’à présent ?

«Je plains le pays«par le regretté Willie Dunn, un artiste autochtone que tout Canadien devrait connaître !