Au milieu des années 90, un collectif informel de musiciens de la région de Toronto, issus de divers groupes indie lo-fi, bruyants et mélodiques – dont It’s Patrick!, Kat Rocket, MAdE, Mason Hornet, Mean Red Spiders, Neck, Parts Unknown, Secret Agent et A Tuesday Weld – se lie d’amitié en se produisant ensemble dans des bars et clubs torontois, notamment El Mocambo, Sneaky Dee’s, le Rivoli et le Lee’s Palace. Malgré le succès de Nirvana et Sloan, et le statut de Toronto comme capitale de l’industrie musicale canadienne, ces groupes peinent à atteindre un public plus large.
Avec les grandes maisons de disques en faillite et le manque de rayonnement international des labels indépendants locaux, les artistes torontois de tous genres sont contraints de se débrouiller seuls. Mais tout n'est pas noir : les années 90 à Toronto sont une époque de salles de concert abondantes, de logements et de salles de répétition abordables et de médias de soutien comme CKLN, CIUT, CHRY, Exclaim!, Eye Weekly et NOW Magazine. La scène musicale locale se renforce au fil de la décennie. Parmi les précurseurs de Wavelength, on compteTerroristes de loisirCompilation CD, le festival No Labels, KIMFest et le « Harmony Picnic » organisé à Cherry Beach.
Le 11 septembre 1999, au Green Room, le café Annex, se tient la première réunion du collectif d'artistes locaux qui deviendra bientôt Wavelength. Les organisateurs décident que la scène musicale torontoise mérite une plus grande reconnaissance et qu'avec l'arrivée du nouveau millénaire, une nouvelle plateforme s'impose. Ils décident de lancer une série de concerts hebdomadaires le dimanche soir, un magazine mensuel présentant les artistes en spectacle et (alerte inforoute !) un site web. Le nom est en partie emprunté au titre du film phare de Michael Snow, mais il s'agit avant tout d'un mouvement durable (et pas seulement de la dernière « nouvelle vague » de groupes), d'une communauté et de rencontres entre inconnus partageant les mêmes idées : « nous sommes sur la même voie ». »