Casper Skulls

Casper Skulls a surgi des banlieues de Toronto en 2015. Décrit par MTV comme une collection de « rock artistique conflictuel qui saigne avec sincérité », et suscitant des comparaisons avec des sommités comme Television, The Fall (Le Toronto Star), Pavement et Sonic Youth (Bruyant), leur premier EP,Lèvres et crânes(Buzz Records) a immédiatement attiré l'attention du public de Toronto et de toute la côte Est. Porté par l'enthousiasme grandissant, le groupe a pris la route avec enthousiasme, effectuant de nombreuses tournées et partageant la scène avec des artistes comme Cloud Nothings (au Camp Wavelength 2016), Thurston Moore, Suuns, Weaves, The Julie Ruin, Solids, Greys et Chastity Belt.

Après le cri retentissant qu'a été le premier EP du groupe, le premier album complet de Casper Skulls,Les œuvres de miséricorde,= (sorti dès maintenant sur Buzz Records) est une déclaration d'intention étonnamment ambitieuse. L'album a été enregistré début 2017 avec le coproducteur/ingénieur du son Josh Korody (Fucked Up, Dilly Dally) et mixé par Alex Newport (At The Drive-In, Death Cab For Cutie). Si les influences post-punk brutes et indie lo-fi du début des années 90, présentes sur les premiers enregistrements du groupe, constituent toujours la base, on y retrouve une certaine ampleur dans leurs figures de guitare enflées et leurs arrangements de cordes amples (par le musicien torontois Paul Erlichman). Chacune des 11 chansons de l'album est arrangée avec densité, écrite avec complexité et interprétée avec une sincérité peu commune.

Auteurs-compositeurs et chanteurs, Melanie St. Pierre et Neil Bednis cherchent à représenter l'expérience vécue avec une précision extrême, en s'appuyant sur une palette diversifiée de références, tant musicales que lyriques. Qu'ils s'inspirent de la poésie de William Blake (« What’s That Good For »), de la science-fiction dystopique de Philip K. Dick (« Colour of the Outside »), ou qu'ils s'interrogent sur la mortalité et l'évolution des héritages personnels et culturels à travers les voyages d'Elvis Presley et de Paul Simon à Graceland (« You Can Call Me Allocator »), St. Pierre et Bednis collectent des fragments du monde qui les entoure et leur insufflent un sens nouveau, cherchant à comprendre leur place en son sein.

L'album tourbillonnant et remarquable « I Stared at ‘Moses and the Burning Bush’ » traite du rôle de la religion dans le deuil, habilement enrobé d'une référence à Keith Haring, artiste pop des années 80. « J'aime l'idée d'explorer l'imagerie biblique sans nécessairement prendre parti », explique Bednis. « Tout au long des chansons, ma position, si tant est que j'en aie une, est rationnée. Je trouve que la religion peut être thérapeutique lorsque des personnes de votre entourage meurent… Elle n'a pas forcément besoin d'être sacrée. »

Malgré la rapidité avec laquelle ils semblent avoir atteint la maturité en matière d'écriture de chansons, Casper Skulls se considère toujours comme étant au début de leur voyage - une perspective séduisante étant donné l'assurance qui sous-tend leurs débuts.

« Nous n'en sommes qu'à nos débuts en tant que groupe », confirme St-Pierre. « Nos albums n'ont pas besoin de faire des ravages, tant que nous restons fidèles à nos idées. Nous voulons être une bougie qui se consume lentement. »